Izumo Kamiki

L'académie de la Croix Vraie, au Japon. Un nom en apparence assez étrange, pour qui en entendait parler la première fois. Mais bon, quand on connaissait la véritable « nature » de cet établissement, tout prenait sens. J'étais quand même assez curieuse de voir le contenu des cours plus en détails. Enfin, je savais très bien qu'il y aurait des matières à fort potentielles d'énervement et que ça serait pareil pour les autres élèves. Heureusement que Noriko était avec moi, ça m'enlevait un poids, l'air de rien, qu'elle soit à mes côtés.

- Ne t'en fais pas Noriko, tout se passera bien. Et si tu as des problèmes, je pourrais t'aider !

En effet, Noriko était assez stressée. Je pouvais la comprendre après tout, elle n'était pas encore capable de voir les Démons. C'est pour ça que j'allais l'aider, elle était toujours avec moi, depuis que nous étions petites alors il était temps de lui rendre la pareille! Et puis, je serais là pour la protéger, en cas de pépin. Oui, cette fois je ferais en sorte de pouvoir protéger mon amie, contrairement à la dernière fois où avec ma mère et ma sœur je...

- Merci, Izumo. Ca va aller.

Je me contentais d'un bref hochement de la tête, tandis que nous approchions de la salle de classe. Le Directeur, Méphisto Phélès nous avait remis une Clé pour accéder aux salles spéciales. Plutôt pratique, mais ce type était louche, vraiment. Il fallait s'en méfier. Il serait affilié à des démons que ça ne m'étonnerait pas même si j'étais perplexe quant au fait qu'il soit à la tête de l'école. Enfin, ce n'était pas important. Une fois la porte ouverte, je pris quelques instants afin de balayer la salle de classe de mon regard : somme toute assez classique même si un peu miteuse, il y avait déjà plusieurs élèves qui avaient tous l'air de sortir plus ou moins d'un cirque. Tch, je ne parvins pas à cacher mon agacement, pour le coup. Au pire, c'était juste une bande d'idiots et je n'avais de toute façon pas besoin de me lier avec eux.

Il faut dire qu'entre le punk à la crête jaune, l'espèce de débile aux cheveux roses et les autres, comme celui avec la marionnette, ça n'allait pas être de tout repos. Bon sang, moi qui espérais tomber sur une classe normale, je pouvais aller voir ailleurs. Au moins, nous étions peu.

- Bonjour...

Mon ton était assez sec et tranchant, afin de bien signaler à tous que je n'étais pas là pour me faire des copains. Rapidement, je pris place au siège que j'avais choisie, juste à côté de Noriko. En tout cas, nous nous étions assises assez près de la porte, à l'extrême opposé d'où se situaient les autres. Je n'avais pas la moindre envie d'aller leur parler, surtout pas le pauvre type aux cheveux roses, il avait une tête de pervers. Au final, nous étions assez peu, mais c'est pas plus mal. Ce serait plus simple de se concentrer sur les cours.

D'ailleurs, ce dernier commençait à bouger sur sa chaise, peut-être pour nous aborder mais je pris directement la décision qui s'imposait, afin d'être tranquille.

- Je ne suis pas là pour me faire des amis, alors n'essaye même pas de me faire ton sketch, cheveux roses.

Toujours aussi glaciale qu'à mon arrivée, je fronçais bien malgré moi des sourcils et c'est avec difficultés que je parvins malgré-moi à ne pas rougir. Bon sang, ça commençait bien ! Alors même que je finissais de parler, quelqu'un fit son entrée. Il s'agissait d'un jeune de notre âge aux cheveux en bataille et avec ce qui semblait être un sabre sur le dos. Et à ses côtés... le Directeur, sous sa forme de caniche ? Étrange, pourquoi il prendrait la peine d'accompagner un élève. Étrange, mais bon, ce n'était pas mes affaires. Au pire, c'était juste un type un peu bizarre et qui semblait paumé, pour le coup. Il ne devait pas compter sur moi pour jouer les bons samaritains en tout cas, j'avais bien autre chose à faire.

Décidément, cette année allait être compliquée, je le sentais. Et c'est en pensant ça qu'il finit par apparaître, notre professeur pour cette année : Yukio Okumura, selon ses dires. Le dernier venu semblait assez choqué de ça et commençait à lui demander des comptes, ils devaient se connaître, vu ce dont il parlait.

- Pff, ça promet...